Partir au ski en voiture électrique… C’est fastidieux mais c’est possible !
Mais ne vous leurrez pas, le modèle prôné par nos éminences vertes reste encore quelque peu aléatoire. Pour ne pas péter un fusible, voici quelques petites astuces à suivre avant et pendant votre périple.
Les rudesses de l’hiver ne conviennent pas toujours à l’usage quotidien de votre voiture électrique ni à son rendement optimal, une météo frileuse pouvant parfois perturber l’autonomie des batteries (jusqu’à 25 % de perte). Mais il est possible de limiter les désagréments grâce à quelques anticipations, si vous comptiez partir au ski avec votre véhicule électrique… presque d’une traite !
Le mieux est l’ennemi du bien
En route vers votre station de ski (en vous étant préalablement assuré que votre câble de recharge est bien dans le véhicule au moment du départ !) ou sur place, vous n’aurez pas toujours la possibilité de brancher votre voiture à l’intérieur. Nous vous conseillons dès lors de bien veiller à ce que la prise de la voiture reste bien au sec. Si celle-ci est quand même humide et qu’elle gèle, ne versez surtout pas d’eau chaude, utilisez plutôt le vieux truc de la bouillotte ou du coussin à noyaux de cerises pour la dégeler. Sachez également dans ce registre que recharger un véhicule froid demande beaucoup plus d’énergie qu’un véhicule chaud. Donc, si possible, chauffez votre véhicule pendant que la batterie se recharge. Par ailleurs, les voitures sont équipées aujourd’hui d’une multitude de gadgets électriques (chauffage des volants, des sièges, …), c’est presque dommage car vous devrez les désactiver pour économiser de l’électricité !
Le b.a.-ba pour éviter la galère
1 – Prévoir plusieurs cartes de recharge :
La principale source de complication quand un conducteur se branche à une borne, c’est la carte de chargement. Il faut savoir que toutes les bornes n’acceptent pas toutes les cartes de chargement, particulièrement à l’étranger. Il est donc recommandé de disposer de deux ou trois cartes : Chargemap, Plugsurfing, NewMotion, ou la carte proposée par l’importateur ou le constructeur (We Charge pour VW, par exemple).
2 – Ne pas partir à l’aveugle :
Dans l’état actuel des réseaux de bornes, il vaut mieux s’entraîner à la recharge avant de se lancer sur de longs trajets et tester des bornes publiques de types divers sur plusieurs réseaux. Les systèmes utilisés (logiciel, module de paiement, câbles, etc.) sont souvent sensiblement différents. En France, certains réseaux publics sont parfois plus compliqués à utiliser (Clem Mobi à Marne-la- Vallée par exemple).
3 – Connaître son autonomie réelle :
Pour se lancer sur un long trajet, il vaut mieux disposer d’un véhicule avec une autonomie d’au moins 400 km. Ce chiffre reste théorique. Il faut savoir qu’à l’inverse des voitures à carburant, les véhicules électriques sont plus gourmands sur autoroute qu’en ville. Au-dessus de 110 km/h, les kWh défilent comme les kilomètres. Bien connaître sa consommation permet d’anticiper ainsi que de rouler à l’économie tout en réglant par exemple la voiture sur un mode de régénération maximal. Et prenez de la marge pour éviter les mauvaises surprises !
4 – Repérer son itinéraire :
Cela consiste à retenir les bornes sur le trajet envisagé car toutes ne conviennent pas. Pour recharger sur un trajet de 400 ou 600 km (et plus), il faut viser des bornes rapides ou ultra-rapides d’au moins 50 kW (courant continu) et donc pas les bornes de quartier (courant alter- natif à 22 kW max), qui sont les plus courantes. Les cartes de charge proposent toutes des applis avec des cartographies montrant les bornes et détaillant leur puissance. L’appli de Chargemap est particulièrement utile, elle recense toutes les bornes publiques, y compris les gratuites. Google Maps localise aussi les bornes si l’on tape « borne ev » dans le champ de recherche.
Vous voilà paré pour le grand voyage mais n’oubliez pas non plus que les jours de transhumance hivernale, il peut y avoir des embouteillages ponctuels sur les stations de recharge des grands axes. Durant les week-ends de grands départs vers les stations, il faudra parfois faire la file à la borne de recharge (comme au téléski !).
A l’heure actuelle, le défi peut encore parfois se montrer sournois mais l’avenir devrait nous permettre de voyager plus simplement et plus sereinement en motorisation électrique… Acceptons-en l’augure.
Et pour ceux que l’aventure refroidirait, il reste le train des neiges (dit le « train des Belges » du samedi) … Electrique aussi mais moins hasardeux !