Un marché en pleine expansion… Le choc des photos !
Un clic, une image… Le medium peut paraître simple en soi. Mais le secteur de la photographie d’art est assez complexe à décrypter, nous allons tenter de le faire brièvement.
Selon Artprice, plateforme internationale qui présente tout le marché de l’art en prix et en image, cette niche ne représentait dans les cinq dernières années que 2 à 3 % des ventes mondiales du marché de l’art. Une tendance qui s’accroit car les collectionneurs d’art contemporain en sont devenus clients.
La photographie dans son ensemble présente des paramètres qui peuvent se montrer perturbants pour les collectionneurs, plus particulièrement encore pour ceux qui débutent. Il y a des éditions (nombre de photographies dont le motif est identique) limitées ou illimitées, des tirages vintages suivis de retirages à l’occasion de diverses opportunités, une même photographie peut aussi être tirée en différentes tailles ou sur différents supports… Les déclinaisons sont nombreuses et ne permettent pas toujours une analyse probante ni une estimation pertinente de la valeur pérenne ou fluctuante d’une œuvre photographique.
Un métier peut aussi être tout un art
En ce sens, il faut distinguer le marché de l’image et le marché de la photographie. Dans le même esprit, il faut distinguer photographe et artiste. Lorsqu’on s’immerge dans le marché de la photo comme objet de collection, on ne parle plus de photographe mais bien d’artiste.
Prosaïquement, on peut séparer ce marché émergeant en trois domaines : la photographie ancienne (des origines aux années 1920), la photographie moderne (des années 1920 aux années 1980) et la photographie contemporaine, elle-même divisée entre clichés actuels et approches plus plasticiennes.
D’une certaine façon, le marché « artistique » ignore encore certains photographes contemporains qui appartiennent à la photographie conceptuelle ou documentaire et que l’on peut voir dans les galeries, les expositions ou les festivals. La photographie considérée comme purement artistique cherche encore ses critères de quantification et reste encore pour le moment un marché sain et non spéculatif, par opposition à celui de l’art contemporain. Car les prix pratiqués sont encore loin de rejoindre les records atteints par quelques toiles de maître arrachées à prix d’or !
A titre d’exemple, « La Grande Vague de Sète » de Le Gray en 1857 était une des photographies anciennes les plus chères, adjugées à près d’un million d’euros (956 000 €). En ce qui concerne la photographie contemporaine, « Rhein II » de Andréas Gursky, une vue du Rhin prise en 1999, a été vendue 4,3 millions de dollars chez Christie’s à New York en 2011 mais reste en-dessous du « Phantom » de Peter Lik, acquit pour 6,5 millions de dollars en 2014.
Quelques grands noms comme Cartier-Bresson ou, plus près de nous, Man Ray sont des valeurs sûres pour quelques passionnés pointus mais, globalement, ce marché ne suit un élan spéculatif porteur que quand la photographie trace dans le sillage de l’art contemporain.
C’est de la sorte que la photo semble trouver sa place dans le monde des investisseurs, bel et bien comme un 8e Art intéressant pour les collectionneurs… car les prix commencent à grimper !
La photographie devient donc peu à peu un nouveau créneau d’investissement à la mode. Pour le simple amateur ou le potentiel investisseur, aborder ce marché peut cependant révéler actuellement un peu déroutant… précisément parce qu’il est encore abordable ! C’est en quelque sorte un mal pour un bien car, contrairement à l’art contemporain qui est un marché de plus en plus difficile d’accès, la photo d’art offre un large choix d’œuvres dans une gamme de prix extrêmement variées.